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TEKINEWANE, le village

  Le village de Tékinéwane (aussi écrit Tékinawane, ou encore Tékinawa) est un projet qui a vu le jour en 1996. 

Le projet initial, accepté par l'état en 1995, était de construire une école qui serait reconnue école publique et bénéficiait d'aides du gouvernement et d'enseignants diplômés d'état. 

  C'est autour de cette démarche de scolarisation que nous, nomades peulhs de cette tribu, avons stabilisé un campement, puis construit des cases en paille de mil, ou pour les plus riches en banco. Les familles moins aisées vivent dans des tentes en cuir ou en plastique.

  L'importance de l'éducation scolaire des enfants dans cette période de transition n'était pas évidente pour tous, et certains partis nous ont mis plusieurs années parfois à accepter que leurs enfants aillent à l'école. Il faut de plus considérer que l'aide de tous est précieuse pour la survie de la famille, que l'on soit enfant ou adulte. Enfin, l'école implique des coûts parfois insurmontables pour les familles, surtout quand les enfants grandissent et doivent aller au collège en ville.

Depuis 2006, tous les enfants bénéficient d'un enseignement primaire.

Tékinéwane se trouve dans des dunes de sable, ce qui le protège pour le moment des inondations. Cependant, lorsque nous voulons cultiver un peu de mil ou de sorgho, nous devons nous rendre dans une vallée située à 5 km environ, lieu où les pluies violentes provoquent des coulées de boue très dangereuses. Pour pouvoir récolter les céréales, il nous faut rester 3 mois, temps que les aléas climatiques ne nous offre pas toujours. 

Nous nous sentons globalement heureux de la vie que nous menons. 

La création du village nous permet de garder la joie de nos traditions. 

La nécessité de devoir côtoyer la ville plus moderne nous a confrontés à des problématiques de violence et des pensées que nous estimons dangereuses pour le bien-être de notre communauté.

  Le village se situe dans la province de Tahoua, à environ 40 km au sud-ouest de Tchintabaraden. Le lieu choisi pour cette sédentarisation correspond ​à un endroit régulier de rassemblement de notre tribu peulhe depuis des générations.

  Nous sommes environ 300 habitants "fixes" dans ce village. La communauté dans cette zone comprend environ 3000 personnes, peulhs et touaregs. Nous vivons en solidarité entre nomades.

  L’école de Tékinéwane était faite d’une hutte de branchages impraticable par périodes de vents de sable et en saison des pluies, les instituteurs étaient mal payés, le matériel scolaire faisait défaut.

  Aujourd’hui, l’école dispose de deux classes en dur, financées par l’ONG française Targuinca.

  Une association amie « L’école de Jonathan » se charge de financer les repas de la cantine scolaire ainsi que la construction d’un magasin pour entreposer les vivres.

  L'association Azawagh prévoit un budget pour le logement et pour un complément de salaire pour les deux instituteurs, pour lequel six marraines se sont proposées de verser chacune 15 € par mois.

  Marie-Françoise De Munck et Ali Nono ont ouvert en 2008 un « pensionnat » à Tchintabaraden pour les élèves originaires des villages de Tékinéwane et Adjangafa qui désirent poursuivre leur scolarité dans l’enseignement secondaire. (voir Azawagh)

Tékinéwane nous sert de lieu de vie et de repos nocturne. 

  Le matin, en saison sèche, nous nous levons très tôt ; après avoir pris notre petit déjeuner, nous partons, soit avec le troupeau à la recherche d'un pâturage pour la journée pour les hommes, soit vers les puits, pour les femmes, enfants ou hommes. Si l'eau manque aux puits, nous ne revenons que le soir. Au village, les mamans s'occupent des repas ou de l'artisanat.  

  Tous les soirs, entre 21h et minuit, nous nous retrouvons en divers groupes pour des causeries très appréciées : les femmes, le jeunes, les anciens, les hommes. Parfois nous nous regroupons tous ensemble pour parler de sujets qui concernent le village.

  Le village n'a pas l'électricité. Pour en avoir pour recharger les téléphones par exemple, nous devons marcher 13 km, jusqu'à un village qui possède un point d'électricité solaire. Le réseau de téléphonie est accessible à environ 5 km du village.

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